Après une première exposition à la médiathèque de Bannalec en novembre 2022, Marie Hélène, Résidente du Foyer de Vie Résidence Rumain expose de nouveau ses œuvres, à la MELLA’thèque, médiathèque de MELLAC. Cette fois elle partage l’affiche et l’espace de la médiathèque avec Pierre LE GALL, lui aussi résident du Foyer de Vie Résidence Rumain.
Marie-Hélène dessine d’étranges personnages colorés dont on peut observer qu’ils sont tous de la même famille, de la même culture, de la même contrée cependant, comme nous tous, ils sont tous uniques, différents, parés de couleurs, de bijoux et de coiffes différentes. Pour peu que l’on ait quelques connaissances en histoire de l’art ou à moins d’avoir voyager en Amérique du Sud, on ne peut pas occulter le fait que les personnages que dessine Marie Hélène ont un lien avec l’art précolombien ou, à tout le moins, semblent en partager certaines caractéristiques stylistiques. Pourtant elle ignore tout de ces cultures et l’histoire de l’art n’est pas un centre d’intérêt pour elle. L’art singulier de Marie Hélène est une pure création de son esprit que la trisomie 21, dont elle est porteuse, n’altère en rien. Marie Hélène a subit, pour un de ses yeux, une greffe de la cornée. Sa vue n’est pas très bonne et malgré cela, elle force le détail dans la découpe des formes, ou la pose des couleurs. Elle dessine tous les jours, elle ne fait jamais de croquis ou d’esquisse, elle dessine directement, sur la feuille ou sur la toile, au crayon à bille bleu (le plus souvent), ensuite elle prend beaucoup de temps à choisir les couleurs qu’elle appose.
L’art graphique de Pierre ne semble pas réfléchit. Il écrit dans l’urgence des mots qui lui viennent en tête, toujours des prénoms. Son écriture est vive, fulgurante, instinctivement chorégraphiée. Les prénoms qu’il écrit ont le sens qu’il leur donne mais qu’il ne partage avec personne. Son travail calligraphique n’est pas sans faire penser aux œuvres de Jean Degottex (1918-1988), des œuvres picturales faites de signes, de lettres, de phrases plus ou moins lisibles. Ce dernier disait : « On peut s’exprimer à travers des signes qui n’ont pas de sens autres qu’émotionnels, instantanés et évanescents ». Pierre choisit des pages de vieux journaux qui sont ensuite collées sur des toiles. Puis, il œuvre au marqueur noir, le plus souvent. Un vernis permet de fixer sa calligraphie. Il ne s’attarde pas sur ses toiles, une nouvelle chasse l’autre.
