Une expérimentation d’entraide entre personnes en situation de handicap relevant de l’amendement Creton. Continuer à construire son propre parcours de vie en dehors de son DAME en s’appuyant sur ses propres capacités et celle de ses pairs, c’est le défi que doivent relever les Clubbeurs.
Pour cela, ils peuvent notamment s’appuyer sur des leviers facilitateurs :
- un animateur qui les aide à s’organiser pour la réalisation de leur projet en proposant des modules d’activité favorisant leur réalisation ainsi qu’à établir des relations avec l’environnement et les institutions de la cité. Il apporte aux Clubbeurs qui le sollicitent son écoute, son avis, son conseil, mais sans jamais se substituer à leur propre pouvoir d’agir.
- Un coordinateur de parcours qui soutient la personne, la conseille et l’accompagne dans l’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de son parcours de vie mais qui n’intervient pas dans l’accompagnement quotidien.
- Un référente d’accompagnement qui accompagne la personne de manière effective en fonction de son projet de parcours sous la forme d’une prestation (évaluation, accompagnement, …)
Cette expérimentation, soutenue par l’ARS-DD22 et le CD 22 pour le département des Côtes d’Armor et par l’ARS-DD29 et le CD 29 pour le département du Finistère a pour finalité de s’ouvrir à terme à nos partenaires.
La pair-aidance, de quoi parle-t-on ?
La pair-aidance repose sur l’idée qu’une personne présentant une situation particulière développe un «savoir expérientiel», une «expertise d’usage», c’est-à-dire un ensemble de compétences techniques acquises du fait de cette situation.
Le pair-aidant peut mobiliser ses compétences et transmettre son expérience pour aider une autre personne qui est dans une situation semblable ou comparable mais moins expérimentée dans un domaine spécifique.
La pair-aidance peut ainsi se concevoir entre personnes en situation de handicap ou malades, ainsi qu’entre proches aidants : familles, amis.
La pair-aidance peut concerner tous les sujets : la vie quotidienne, la vie personnelle, la vie sociale, le travail, le logement, les déplacements, l’accessibilité. Les personnes qui aident peuvent avoir plusieurs noms : pair-aidant, pair-émulateur, travailleur-pair, médiateur-pair, expert d’usage… Si chaque terme présente certaines nuances, il y a toujours le principe d’un transfert d’expériences entre des personnes ayant un vécu semblable, comparable et l’idée de sortir d’un schéma d’assistance.
Au sein d’un établissement ou d’un service sanitaire, social et médico-social, la pair-aidance peut s’envisager :
- entre personnes accompagnées ayant un même handicap ;
- entre personnes ayant un handicap différent mais des points communs en termes de parcours de vie et d’aspirations ;
- en mobilisant un pair-aidant extérieur à la structure, qui peut être bénévole, salarié ou rémunéré en tant que prestataire.
La pair-aidance peut également s’envisager entre proches aidants ou familles : l’expérience des parents peut être le moyen d’apporter des conseils et soutiens à d’autres parents par exemple au moment de l’annonce du handicap.
Pour les personnes accompagnées en établissements ou services sanitaires, sociaux, médico-sociaux, la mobilisation de la pair-aidance représente une réponse complémentaire à celle apportée par les professionnels face à leurs besoins ou questionnements. La pair-aidance est particulièrement utile lorsque les personnes accompagnées ont des aspirations nouvelles, se situent dans des périodes de transition (passage à la retraite, sortie d’établissement, etc.) ou lorsque les professionnels sont confrontés à des situations de blocage.
Si une démarche de pair-aidance peut s’installer dans la durée, la relation aidant/aidé peut-être ponctuelle et limitée dans le temps.
Enfin, lorsque la pair-aidance est pratiquée entre personnes accompagnées dans une même structure, les rôles peuvent s’inverser et un aidant peut devenir un aidé pour un besoin différent.